Quand je pense à ces 3 jours de trek dans la jungle, un seul mot me vient : INTENSE !
En effet... INTENSE :
- En Efforts : Sac sur le dos, descendre, monter, redescendre, traverser, escalader, enjamber, passer, ramper...
- En Conditions : Pluie, chaleur étouffante, humidité, nous permettent découvrir des zones de transpirations inexplorées...
- En Confort - : lit à même la terre (heu, non il y avait une bâche), cuisine au feu de bois, douche en rivière, habits trempés sur 3 jours (faut pas rêver, rien ne sèche en pleine jungle), baskets mouillées, odeurs (pas de superlatif pour décrire)...
En Découverte de la faune et de la flore : Lianes surprenantes, nature affolante, fleurs éblouissantes, Orang-outans x ?? (tout vient à point à celui qui sait attendre :-) ), Varans x4, paons x3, macaques x150 (ou plus), min-grenouille x3, insectes en tous genres x1000 et bruits d'oiseaux, de caméléon, de paons en continue !
- En émotions : Ravis, excités, fatigués, émerveillés, enthousiasmés, affolés, éreintés, vidés, ravivés, enjoués, passionnés mais surtout, heureux, merveilleux et joyeux !
De quoi vous dire que ces 3jours étaient BREF mais INTENSE !!!
Et pour plus de détails, je laisse le soin à mon charmant "bien-aimé narrateur" vous conter nos péripéties.
Avant de parler de cette extraordinaire expérience, je voudrais faire part d'un constat à propos du calcule dit "à l'Indonésienne".
Prenons quelques exemple qui parleront d'eux-même :
1/ Selamat = Félicitation , Jalan = la route : Selamat + Jalan = Adieu
2/ Hati = Coeur : Hati + Hati = Attention
3/ Considérons un trajet en Bus, par exemple Binjaï -> Bukit Lawang = 20 000 Idr pour une personne , ajoutons une deuxième personne pour ce même trajet : Nous arrivons à un total de 100 000 Idr ...
Alors je sais qu'il y a des Profs parmi vous, admirateurs de haute volée, qui nous lisez, mais quelqu'un peut-il lever le voile sur ce mystère !?
J24: Journée Transport... à oublier !
Trop de transports, trop d'entourloupes et Robin malade : départ 4h00 du mat, arrivés 19h00 !
J25: Samedi 30 septembre 2017 = Anniversaire de ma mamie !!
Bref, entrons dans le vif du sujet sans plus attendre.
Nous voici rendus, au prix d'une nouvelle éprouvante journée de transport, à Bukit Lawang, traduisez "Porte de la colline". Voici le lieu de rassemblement de tout ceux qui veulent tenter de voir des Orang-Outans dans leur milieu naturel. Sachez par ailleurs, qu'il n'existe que deux endroits sur terre où cela est possible : Ici et à BORNEO.
Après avoir décalé notre départ de quelques heures à cause de ma petite santé fragile, nous commençons à nous enfoncer dans la jungle avec notre guide : Eru.
Nous marchons et en à peine 15 min nous voila déjà complètement perdus... Notre sens de l'orientation pourtant affuté nous fait défaut, nous poussant ainsi à accorder une confiance aveugle à notre guide.
Nous nous enfonçons de plus en plus dans ce dense amas de végétation chatoyant tout en prenant le temps de nous émerveiller à chaque piqûre de moustique, dégoulinure de sueur, glissade dans la boue, branche dans la tronche, bouffée de chaleur due au 30°C et 95% d'humidité.... Enfin Robin, restons positif !!
Je reprends, nous nous régalons de découvrir cet écosystème si puissant en nous concentrant d'abord sur sa biocénose. Une diversité d'humus de végétaux et d'autres minéraux en tout genre attisent notre curiosité. Voici une découverte totale, plus aucun repère, plus rien de connu... Les connaissances d'Eru nous accompagneront toute cette après-midi afin de mieux comprendre l'équilibre qui règne ici-bas.
Les yeux et les oreilles toujours à l'affût, Eru recherche pour nous des traces animales, principalement Hominidae.
Ce premier jour ce terminera au bord d'une rivière après avoir croisé un Paon sauvage.
L'arrivée au camp de base est surprenante, notre cuisto "Master Chef" oeuvre déjà aux cuisines, notre chambre est prêtre, nous n'avons plus qu'à nous doucher car la nuit tombe bien vite.
Allez, je vous dis la vérité : y'a pas de cuisine à proprement parler, une cabane en bâche sert de lieu commun et deux casseroles posées sur des pierres chauffent grâce au feu constamment alimenté par le cuisto. Pour ce qui est de la chambre, c'est bien pareil, des bâches des bâches et encore des bâches, nous dormirons par terre sur un petit tapis de gym. La douche coule déjà dans la rivière qui court devant le camp. Elle est fraiche...
La soirée se termine tôt, nous tachons de trouver quelques heures de sommeil à mettre de côté pour demain. Extrait --> ICI
J26 : 01 Octobre 2017 = Joyeux anniversaire Robin : 31ans !
Réveil matinal, les macaques sont au rdv ! Quelques thés plus tard, nous partons.
Cette journée d'anniversaire sera inoubliable mais ça nous ne le savons pas encore.
Eru passe des coup de fils à ses collègues pour savoir si quelqu'un les a aperçus ... "Les" ce sont les Orang-Outans, pardi. Soudain, Eru accélère la marche, et nous incite à le suivre de près, "ils" sont là, pas loin... L'émotion ressentie est indescriptible. Le mélange d'espoir de les apercevoir, nourri depuis la veille, et la découverte de cet "Homme des forêts" si impressionnant, est déroutant. Lorsque la frénésie de l'appareil photo retombe, je prend un instant pour comprendre ce que nous somme en train de vivre... Une mère et son petit sont là, à quelques mètres... Ils nous regardent ... On se regarde ... Les larmes me montent aux yeux... Nous partageons 99% de nos ADN... Le temps s'arrête, le spectacle continu... Le petit joue dans les branches pendant que maman se cache, on dirait qu'elle joue avec nous. Le temps reprend son cours lorsque le nombre de touristes sur place augmente, il faut faire de la place. Je dégaine donc l'appareil photo de nouveau. Au fait, Orang : Homme + Outan : Foret = Homme des forêt ... Ahhh, ça marche ce coup-ci !!
Nouveau rebondissement, Papa arrive ! Et pas qu'un peu, imaginez 1m90 et 120kg de muscle qui descendent des arbres et posent pied au sol devant nous... Les guides nous indique la marche à suivre, pas de mouvement brusque, on ne s'approche pas. Il n'est pas dangereux mais il ne faut pas jouer avec le feu. Magistral et effrayant, ce beau mâle dégage une espèce d'aura. De lui émane quelque chose entre l'admiration, le respect et la terreur !
Son départ sonne l'entre-acte, nous rebroussons chemin, direction la pause "bouffe". Quelques minutes seulement nous séparent de la reprise. La clochette a sonné : deux jeunes individus nous passent au-dessus en jouant. L'ambiance va changer du tout au tout. Nous voyons un guide débarouler à toute berzing de la colline que nous sommes en train de gravir en criant "Mina"... Le visage d'Eru change instantanément. "Go down, go down !! " Pourquoi, de quoi, comment, avec qui ?? "Mina is coming, no deal, no deal !!" Ah... là on comprend que c'est sérieux alors on court "Dré dans le pentu". Nous nous cachons dans la jungle avec Eru qui sort un Tazzer... "Chutttt, no deal, no deal with Mina ... Dangerous ... Agressive ... No photo... Chuttt...".
Nous la voyons passer. Mina est une femelle braconnée dans son enfance puis relâchée, elle a donc développé une peur agressive des hommes et s'attaque régulièrement à des gens.
Elle est accompagnée de ses deux petits et suivie d'une autre maman avec 3 petits. Nous la laissons passer et Eru nous intime l'ordre de monter en haut de la colline daredare. On court de plus belle dans l'autre sens ... Pas facile.
Nous voila sortis d'affaire, nous cassons la graine et discutons de tout ça. Cette aventure portera le nombre d'Orang-Outan aperçu pour le moment à 12.
En route vers le camps de ce soir, nous essuyons (façon de parler) une pluie tropicale. Arrivés au camp après une descente des plus rocambolesque, trois nouveaux copains sont perchés dans les arbres, on profite de ces derniers moments et montons le compteur à 15 Orang-Outans ! Eru nous confit que c'est assez rare d'en voir autant !
Ce 2nd camp et similaire au précédent, cependant bonne surprise : on nous amène des vrais petits matelas en mousse.
La nuit tombe et la pluie aussi. La pluie, que dis-je un orage s'abat sur nous, il fera monter le niveau de la rivière de manière très inquiétante. En effet, le torrent frappe fort devant notre tente, je m'inquiète un peu mais on tente de me rassurer et de toute façon rien ne viendra gâcher la fête.
Emilie me fait un super cadeau : Un gâteau au chocolat au beau milieu de la jungle avec écrit "Happy Birthday Robin" et un magnifique 31 en bougie. Inimaginable ici et pourtant ils l'ont fait : "Everything is possible in the Jungle", comme ils disent ici ! Eru, "Master chef", Emilie et moi partagerons ce délicieux gâteau en jouant aux cartes.
Bohort: Je n'arrive pas à m'assoupir sir. Tous ces bruits autour de nous, c'est à mourir d'épouvante.
Arthur: Mais c'est rien ça, c'est les bestioles !
Bohort: Les bestioles. Oui justement, je ne vois pas ce que ca a de rassurant.
Arthur: Ah ba on est dans la forêt Bohort ! Y'a des bestioles c'est comme ca.
Bohort: Après c'est sûr, tout dépend de quelles bestioles.
Arthur: Ah ba quelles bestioles! J'en sais rien moi, un peu de tout.
Bohort: Des lapins ?
[...]
Bohort: Des lapins adultes ?
Arthur: Non. (il réfléchi) Ah si, maintenant que vous me le dîtes. Non, c'était plutôt des jeunes.
Bohort: Des jeunes lapins ?
Arthur: Oui voilà.
Bohort: Et quoi d'autre ?
Arthur: (soupire) Non, non. Enfin là comme ça je me souviens surtout des lapins, des, des jeunes lapins.
[...]
Léodagan: Qu'est-ce que vous bricoler à ce t'heure, vous roupillez pas?
Arthur: On discutait.
Bohort: De choses et d'autres.
Arthur: Bah, et vous ?
Léodagan: M'en parler pas. J'pars pisser pan, un ours d'une toise et demi, qui me tombe sur l'rable.
Bohort: (en souriant) Mais non non, c'était un lapin adulte.
Léodagan: Non non, un ours... Quand je dis un ours, c'était pour frimer j'étais dans l'noir ! J'ai mal vu.
Arthur: C'était sûrement un lapin.
Bohort: Un lapin adulte ?
Léodagan: Ch'ais pas heu... En même temps il n'était pas bien grand, p't-êre un ado.
Arthur: Voilà ! Entre deux âges.
Bohort (inquiet): C'était pas un faisan quand même ?
Léodagan: Mais non. Si j'étais tombé sur un faisan, je ne serai pas en train de me la péter comme ça.
1 / épisode 61 : Un Bruit dans la nuit.Livre
Scénario / Réalisation : Alexandre Astier
J27: Bye bye Indonésia
Réveil difficile, la nuit n'a pas été très bonne finalement.
On "chill" une bonne partie de la matinée, "Master chef" nous prépare un plateau de fruit digne de l'olympe.
Notre dernière activité du trek se prépare : la descente en Rafting ... Enfin "Local Rafting", c'est à dire 3 chambres à air de tracteurs ficelés les uns aux autres. Nous voila à flot, "Master chef" devant se transforme en "El capitan" et Eru derrière à la barre. Pas de rame, juste des grands bâtons, et nous voila en train de naviguer dans les rapides jusqu'à notre Guesthouse.
Retour bien apprécié de nous deux, c'était top mais éprouvant en tout sens.
Nous nous organisons pour la suite, trions les photos et demain on s'envole pour KUALA LUMPUR.
Bye Bye l'Indonésie / Hello la Malaisie
Encore merci à vous pour tous vos retours qui nous font chaud au coeur.
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